Manifestation à Gwanghwamun : des sympathisants du président Yoon Suk-yeol s’opposent à une éventuelle destitution

Séoul, le 1er mars – Hier, alors que la Corée du Sud commémorait Samiljeol (le Mouvement d’Indépendance du 1er mars 1919), la place Gwanghwamun a été le théâtre d’une manifestation d’un genre inhabituel. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées pour exprimer leur opposition à une possible procédure de destitution (탄핵, “tanhaek” en coréen) visant le président Yoon Suk-yeol.

Dès le début de l’après-midi, des drapeaux nationaux coréens (le Taegeukgi) ont flotté au-dessus d’une foule majoritairement acquise à la cause du chef de l’État. Slogans et banderoles dénonçaient ce que les manifestants perçoivent comme une “attaque politique injuste” contre Yoon, élu en 2022. La plupart des orateurs présents ont souligné l’importance de la stabilité gouvernementale, tout en affirmant que les tentatives de destitution pourraient affaiblir le pays sur la scène internationale.

La police, déployée en nombre, a veillé à éviter tout débordement. Malgré quelques vives altercations avec des contre-manifestants favorables à la procédure, l’événement s’est globalement déroulé de manière pacifique. Les forces de l’ordre ont toutefois filtré l’accès à certains axes menant au palais présidentiel, situé non loin de Gwanghwamun, pour prévenir tout risque d’escalade.

Cette journée de commémoration, traditionnellement dédiée au souvenir du soulèvement pacifique contre la colonisation japonaise, a ainsi pris une dimension nettement plus politique cette année. Les manifestants pro-Yoon affirment vouloir défendre non seulement le président en exercice, mais aussi “l’intégrité de la démocratie coréenne”. Reste à voir si cette mobilisation parviendra à peser sur le débat public et à infléchir l’attitude des partis d’opposition, qui continuent de réclamer l’ouverture d’une enquête parlementaire et une procédure de destitution formelle.